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Lesplus gros scandales de la micro

Erreurs marketing ou techniques, dysfonctionnement, abus... Voici décortiqué sans concession les ratés du marché des nouvelles technologies.

Téléphones mobiles, téléviseurs, GPS et ordinateurs génèrent des revenus considérables... En France, le chiffre d'affaires annuel est de 15 milliards d'euros environ, huit milliards pour le marché de l'électronique grand public et près de sept milliards pour l'informatique domestique (périphériques et consommables inclus).

Une telle manne financière attise les convoitises : tout le monde veut une part du gâteau. La bataille est rude, la concurrence sévère. Il faut alors user des stratégies les plus folles pour réussir. Imposez un brevet ou un logiciel, et c'est le jackpot garanti ! Mettez en place un système inspiré de celui bien connu du rasoir et des lames (Freebie marketing) et vous êtes assuré d'une rente confortable !

Et voilà la porte ouverte aux pratiques scandaleuses.
Le mot est trop fort ?
Que diriez-vous si, comme les fabricants d'imprimantes, un constructeur automobile vous imposait son essence et ses pneus ? Cette situation ferait un tollé et l'Etat légiférerait à coup sûr pour que cela ne se reproduise pas.

Mais sur le marché des nouvelles technologies, vendeurs et fabricants semblent disposer d'une parfaite impunité, les connaissances en la matière de nos gouvernants et des consommateurs étant sujettes à caution. Comment ne pas critiquer la bataille qui a fait rage entre le format HD-DVD et le Blu-ray ? Une guerre de brevets qui, comme trop souvent, fait fi du consommateur.

Aujourd'hui des milliers de foyers sont équipés d'un lecteur HD-DVD déjà obsolète. Et pourquoi est-il plus simple d'écouter de la musique téléchargée sur les réseaux
peer to peer que des titres achetés légalement en ligne ? A force de vouloir trop gagner, les maisons de disques ont perdu beaucoup, notamment la confiance du consommateur.


Les situations inexplicables ne manquent pas. Elles prennent chaque année des millions de consommateurs en otage. C'est pourquoi nous avons décidé de les dénoncer dans ce dossier en disséquant les dix plus gros scandales du secteur. Loin d'une démarche moralisatrice, il s'agit avant tout de vous donner les clés pour comprendre. Nous avons aussi mis défenseurs et détracteurs à contribution. Saluons les premiers qui ont joué le jeu, car beaucoup d'autres ont refusé ou « oublié » de nous répondre.

Les imprimantes et le tarif exorbitant de l'encre


Pour alimenter en encre son imprimante, mieux vaut avoir le coeur bien accroché. A 50 euros les deux cartouches, vous y réfléchirez à deux fois avant de réaliser un tirage photo.
Acheter une imprimante n'est pas une opération très coûteuse. Une multifonction d'entrée de gamme se négocie à 50 euros, cartouches d'encre comprises.
C'est peu compte tenu des technologies embarquées. Mais si les fabricants peuvent pratiquer de tels tarifs, c'est qu'à l'usage une imprimante coûte beaucoup plus cher. A environ 20 euros la cartouche de 10 ml (soit 2 000 euros le litre), il suffit de deux renouvellements pour doubler à l'usage le prix d'achat du matériel ! Une rentabilité dont on peut difficilement trouver l'équivalent. Le système précurseur en la matière, les rasoirs et leurs lames de rechange à prix exorbitant, fait à peine mieux...


Pourquoi de tels tarifs ? Face à cette question, l'argumentaire des fabricants est bien rodé : si l'encre est coûteuse, c'est que les technologies nécessitent un coût en recherche et développement très important. Notamment la chimie pour garantir une longévité aux tirages et les têtes d'impression, charnière du système.

Il est vrai qu'arriver à des tirages photo réalistes avec de simples gouttelettes relève de l'horlogerie de précision. Hélas, les recherches ne concernent pas que l'amélioration de la qualité ! Pour contrer la concurrence des cartouches génériques, le cap est mis constamment dans de nouveaux systèmes de protection. Puces électroniques, têtes d'impression intégrées aux cartouches, l'ingéniosité déployée est à la hauteur des moyens (financiers ?) mis en oeuvre.

Et que dire des puces de gestion de l'encre qui limitent intentionnellement le nombre de tirages papier, même si de l'encre reste dans la cartouche. Argument avancé : le gage de qualité. Difficile en effet de rater dans ces conditions une impression par manque d'encre...
Mais pour le consommateur, ce sont quelques euros de perdus sur les jet d'encre et beaucoup plus sur les laser. Sur le Web,
des témoignages font état de véritables abus. Pouvoir imprimer sur une laser 1 800 pages supplémentaires à partir de l'alerte de manque d'encre montre l'étendue de l'arnaque.

La parade : optez pour le générique

Les cartouches génériques vous feront gagner entre 30 et 50 % sur le prix d'achat. Mais attention toutes les marques ne sont pas fréquentables. Une encre mal préparée a peu de chance de casser l'imprimante, mais elle peut encrasser les têtes ou produire des tirages photo de mauvaise qualité. Pour plus de sécurité, mieux vaut se fier à de grands noms tels Armor ou Pelikan. Le prix reste intéressant et la qualité est au rendez-vous.

Autre solution, le remplissage manuel des cartouches. Là, moyennant quelques manipulations (le remplissage se fait à la seringue), les économies dépassent les 50 %. Attention, toutes les imprimantes ne sont pas compatibles. Selon Richard Bocquet, gérant de la société spécialisée dans les encres génériques A4etplus, les imprimantes Canon vendues jusqu'à aujourd'hui (les nouveaux modèles sortis au mois de septembre n'ayant pas pu être encore testés) sont les plus conciliantes avec la recharge.

Chez d'autres, tel Epson, la manipulation est trop complexe et seule l'utilisation de cartouche générique est possible.


Les protections sur les fichiers numériques


Les verrous sur la musique et les films en ligne sont trop contraignants pour l'utilisateur au quotidien. Si les choses tendent à évoluer, tout n'est pas encore réglé.

Qui dit musique en ligne pourrait penser simplicité et rapidité. Mais c'est plutôt de contraintes qu'il s'agit : nombre limité de transferts sur un baladeur, difficulté pour exploiter un même fichier sur plusieurs ordinateurs... En cause : les mesures techniques de protection, en anglais Digital Right Management (DRM), qui restreignent l'utilisation de ces fichiers acquis en toute légalité. Quant aux tarifs, ils sont loin d'être si avantageux : 1 euro le titre et 10 euros l'album, c'est à peine mieux que l'achat du CD correspondant.

Toutes ces limites pénalisent donc le marché de la vente de musique en ligne. Heureusement, le secteur évolue et les maisons de disques revoient leur copie.
Depuis quelques mois, les plates-formes de téléchargement (Fnacmusic, Virginmega...) introduisent des catalogues dits « MP3 » - sous-entendu sans DRM - dans leurs offres. Mais ces morceaux sans restrictions côtoient encore les catalogues protégés, plus fournis et intégrant les dernières nouveautés. Sur iTunes Store, la plate-forme leader contrôlée par Apple, il est possible d'accéder à iTunes Plus : une sélection de titres sans protection, au même tarif.
Mais il est difficile de trouver le chemin vers iTunes Plus dans la boutique en ligne, et tous les titres ne sont pas présents.

A quand la fin totale des limitations ? Le chemin est encore long si l'on en croit certaines offres de musique illimitées telles que Neuf Music ou Orange Music Max, toutes deux liées à un abonnement mensuel et basées sur des mesures de protection.
Sur la première, l'arrêt de l'abonnement coupe toute lecture possible des titres téléchargés. Quant à la seconde, si les morceaux sont acquis définitivement, leur transfert sur un baladeur ou un autre PC est limité en nombre !


La parade : cassez les droits

Vous avez opté pour un forfait illimité (Neuf, MusicMe...) ou acheté des titres protégés ? Pour ne pas tout perdre en cas de réinstallation de l'ordinateur ou d'arrêt de l'abonnement, il suffit de casser les DRM. Pour cela, inutile d'être un pirate, la procédure est simple et totalement légale : réaliser simplement un CD-audio à partir de vos fichiers protégés.
La manipulation est autorisée avec la majorité d'entre eux. Cette galette de secours ainsi créée est alors exploitable sur un autre ordinateur sans aucune restriction. Et si le stockage de CD-audio vous ennuie, utilisez un CD réenregistrable. Un simple réencodage du CD en MP3, WMA ou AAC non protégé vous permettra de disposer des fichiers d'origine sans aucune restriction.

La vente liée ordinateur-système d'exploitation

Pourquoi, à l'achat d'un PC, faudrait-il se contenter du système d'exploitation préinstallé ? Ça commence à ruer dans la chasse gardée !

Le vieux serpent de mer qu'est la vente liée ordinateur-OS revient depuis quelques mois à la charge. Chef de file, l'UFC-Que Choisir assigne en justice distributeurs et fabricants qui ne veulent pas jouer le jeu.
En juin dernier, c'est
Darty et HP qui ont fait la une. Une plainte déposée en 2006 a abouti à la condamnation à l'affichage de manière distincte du tarif du système d'exploitation préinstallé sur les ordinateurs. Mais la décision, qui a fait l'objet d'un appel, est suspendue.
D'autres condamnations définitives ont toutefois eu lieu. C'est aussi en juin
qu'Asus a dû rembourser à un de ses clients 130 euros pour les logiciels (100 euros pour Windows et 30 euros pour les autres logiciels) et 130 euros supplémentaires au titre des frais de procédure.

Appuyés par un contexte politique porteur, les procès se multiplient. Luc Chatel, secrétaire d'Etat à la Consommation, s'est dit favorable au remboursement du système d'exploitation préinstallé lors de l'achat d'un ordinateur. Autre signe avant-coureur d'un changement, cet été la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a réuni fabricants, distributeurs et associations de consommateurs pour traiter de la question. Une avancée même si le veto des constructeurs a mis en échec cette réunion.

Tout espoir n'est pas encore perdu. Contrairement aux arguments mis en avant par les uns et les autres, la demande est là. Une étude du Credoc montre que si 9 % des personnes interrogées souhaitent qu'il n'y ait aucun système préinstallé sur l'ordinateur, 52 % aimeraient pouvoir choisir entre plusieurs systèmes au moment de l'achat. Les fabricants, mais aussi Microsoft et Apple, pourront-ils résister longtemps à cette demande du marché ?

La parade : passer par un assembleur

C'est en faisant monter sur mesure votre ordinateur que vous pourrez choisir de payer ou non votre OS. En installant un Linux, vous économisez entre 100 et 200 euros. En théorie seulement car tous les fabricants de PC ont des accords avec Microsoft et payent bien moins cher leur licence Windows que le particulier.
Ainsi, il n'est pas rare de trouver en grande distribution des configurations de marques (avec OS) équivalentes à celles d'assembleurs sans Windows à des prix défiant toute concurrence. Sale temps pour le petit commerce...

La rémunération pour copie privée

D'accord pour payer aux artistes le préjudice de la duplication de leurs oeuvres. Encore faut-il avoir le droit de copier...

Depuis 1957 et la loi relative à la propriété littéraire et artistique, relayée en 1992 par le code de la propriété intellectuelle, il est possible de copier ou reproduire à usage strictement personnel une oeuvre artistique.
Aucune contrepartie financière liée au manque à gagner n'était alors définie. C'est seulement depuis 1985 et la loi Lang qu'une commission chargée de définir une rémunération pour copie privée a été créée.
Prenant à l'origine en compte les cassettes audio et vidéo, cette taxe a logiquement glissé sur les supports numériques. Une rémunération nécessaire et parfaitement fondée mais qui, depuis quelques années, n'a plus de limite.

En faisant un amalgame entre le manque à gagner de la copie privée et celui du piratage à grande échelle (peer to peer), la commission d'Albis s'est emballée. Plus de 1 euro pour un simple DVD vierge, 20 euros pour un baladeur à disque dur de 30 Go, tout y passe et à des tarifs très élevés. Une dérive qui a poussé le collège Industriels de la commission à saisir le Conseil d'Etat.

Démarche payante puisque, cet été, le principe de calcul de la taxe a été remis en cause. La commission va donc devoir revoir ses tarifs. Mais cette avancée n'est que la partie émergée de l'iceberg. Depuis 2006 et la loi Dadvsi relative à la gestion des droits d'auteurs, la possibilité de copie privée est considérablement réduite. Impossible aujourd'hui sous peine d'amende de casser une protection numérique.
Autrement dit, si vous achetez un film sur DVD-vidéo ou un album sur CD-audio protégé, vous n'avez pas le droit d'en réaliser une copie à usage privé. Dans ces conditions, pourquoi payer une taxe pour copie privée si aucune copie n'est possible ?

La parade : achetez à l'étranger

L'Europe est un marché ouvert. Profitez de la libre circulation des biens : Allemagne, Pays-Bas, Luxembourg, beaucoup de pays pratiquent des taxes moins importantes qu'en France sur les CD, DVD ou disques durs.

Sachez toutefois que vous êtes théoriquement soumis au paiement de la taxe auprès de l'organisme Copie France . Vous devez autodéclarer vos achats afin qu'une facture correspondant à la taxe vous soit envoyée.

Windows Vista et ses problèmes

Depuis Windows 95, les systèmes mis en vente par Microsoft n'ont pas tous remporté un franc succès. On se souvient de Windows Millennium, une mise à jour de Windows qui était plus un concentré de bogues qu'une avancée technologique. Avec Vista, Microsoft a battu tous les records en mettant à disposition un système qui n'était clairement pas finalisé et disponible en cinq versions (sans compter les OEM). Lourdeur excessive, manque de compatibilité, il aura fallu attendre près de deux ans et la sortie du Service Pack 1 pour corriger le tir.

Un délai trop long qui a condamné prématurément Vista : tout le monde n'a d'yeux que pour Windows 7, son remplaçant. Une terrible erreur marketing à mettre en relation avec la montée en puissance d'Apple ?


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